Les nuages de ton esprit
De lave sont empoisonnés ;
Malheureux ceux qui
S’y sont aventurés.
L’esprit mielleux de mon amour
Est mort, parti pour toujours.
Mais si, comme une chaîne bleue
De montagnes sous les cieux,
Si, comme un cobra fantomatique,
Si dans tes bras je renais
Alors je ne suis plus identique
A ce qu’avant j’étais.
La vérité est un non-sens caché
Au fond d’un profond puits,
La réalité est un rêve épais
Que personne n’a compris.
Et dans ces fleurs du mal involontaire
Où le démon Amour se complaît,
Comme des sillons dans la terre,
Je saigne du nez.
Et le temps bat de l’aile,
Loin de moi il s’enfuit.
Hélas ! Créature de la nuit,
Tu fus pour moi trop cruelle.
Maintenant que tout est terminé
Je vois ton visage dissimulé
Derrière une rose flétrie
A la pâleur triste et ahurie.