Ciel ouvert, parfums d’été,
Bruits de mer, écume enneigée.
Le merveilleux mouvement des vagues
Est un balancement mélancolique d’horloge.
Notre navire tangue…
Doucement…
Tranquillement…
Mais, il chavire ? Sûrement…
Des bras ouverts, là ! devant !
Ils nous accueillent !
Nos hôtes seront charmants ;
Ils sont de mouvants écueils.
Un Zéphyr titubant se joint à nous
Il nous enlace gaiement malgré nous pour mieux
Nous séparer Ses cheveux nous
Fouettent comme une petite mort.
Nos guenilles se sont perdues céans
Nous faisons face à notre propre nudité
Nous voilà donc séparés
Vaincus.
Alors, seul et sans but
Tu erres le long de la plage,
Tes orteils se noyant sur le rivage,
Tu crois que je ne suis plus.
Mais, mais moi je te vois !
Oui, je suis loin, je suis derrière toi.
J’ai échoué, suis naufragée : comme toi.
Mais toujours, je te vois…
Grain de sable parmi tant d’autres,
Voilà que tu disparais,
Soudain rongé par le temps,
Usé, rompu, englouti par l’océan.
En secret, derrière un voile de brume
Je pleure des larmes amères
Au goût de fleur de sel.
Le ciel si clair est perdu…
Je retourne à la mer.